Une forme de Super Ligue de rugby va-t-elle voir le jour prochainement ? Selon des révélations faites par le Daily Mail et d'autres médias anglo-saxons, fin juillet, c’est bien ce qu’il pourrait se passer si la Rebel League (R360) vient au monde. Ces informations venues d'outre-Manche font suite à celles déjà communiquées ces derniers mois. Face à ces bruits de couloir, les institutions déjà en place se préparent.
Abdelatif Benazzi ou Brett Robinson, qui est le nouveau président de World Rugby ?
World Rugby en médiateur
Lors d’une conférence de presse au sujet de la billetterie du mondial 2027, en Australie, le patron de World Rugby Alan Gilpin s’est montré favorable à la discussion avec les organisateurs potentiels de cette Rebel League. “Nous disons toujours que le rugby a besoin d'investissements.[...] Cependant, nous devons comprendre ce que cela signifie dans le cas du R360", nuance-t-il.
En tête de liste, la réaction de World Rugby par rapport à la Rebel League est plus scruté que les autres. Pour cause, bon nombre de fédérations historiques regardent d’un œil inquiet cette nouvelle initiative rugbystique aux airs de bulldozer. Au cœur des discussions, la place du rugby international, de ses compétitions phares et de ses fenêtres est directement évoquée par la fédération internationale.
Tout particulièrement, les compétitions menées par l’institution comme les Coupes du monde de rugby masculines, féminines et des moins de 20 ans sont au cœur du débat. Aussi, la place des compétitions de rugby à sept et des Jeux olympiques veut être préservée par les dirigeants. Il en est de même pour les tournées des Lions britanniques et irlandais masculins et féminins. Pour montrer la position de World Rugby, le directeur général précise ceci :
Notre position est la suivante, quelles que soient les compétitions organisées, nous savons que les joueurs veulent jouer au rugby international. Ce n'est pas le cas dans tous les sports, mais dans le nôtre, les matchs internationaux constituent le summum de cette discipline. Le calendrier international du rugby est très chargé, il est donc essentiel que tout ce qui est approuvé et financé donne cette opportunité aux joueurs. Peu importe les nouveaux projets autour des joueurs, qu'il s'agisse de R360 ou d'autres… le concept même de libérer les joueurs pour des périodes internationales définies est essentiel dans notre sport.”
Super league. ''R360'' : une bombe prête à exploser sur le rugby mondial ?
Quid des fédérations nationales ?
Ainsi, on peut imaginer que des discussions entre les investisseurs et World Rugby aient lieu prochainement. La réponse de la fédération internationale pourrait alors être cruciale pour certaines sélections qui se réfèrent aux règles d’éligibilité de cette dernière pour convoquer leurs joueurs en sélection. Entre autres, les équipes nationales de l’Italie, de l’Écosse, de l’Argentine ou du XV de France sont directement concernées.
Dans l’Hexagone, plus aucune règle d’éligibilité spécifique ne s’applique depuis l’hiver 2024. Avant cette période-là, le seul supplément exigé par le XV de France était la possession d’un passeport français, qui n’est plus exigé désormais. “Notre processus de sélection d'un joueur adhère strictement aux règles de World Rugby”, communiquait ainsi la FFR. Cependant, la FFR laissera-t-elle, aussi facilement, ses Bleus quitter le cadre de la LNR, avec qui elle a déjà mis près de deux décennies à trouver un terrain d’entente sur la libération des internationaux ?
Dans d’autres pays, la question ne se pose même pas. En Irlande ou en Nouvelle-Zélande, par exemple, il faut être obligatoirement sous contrat avec l’une des franchises de la fédération nationale pour postuler en sélection. D’autres nations possèdent des règles plus spécifiques. Parmi elles, l’Angleterre a déjà fait savoir que les joueurs évoluant dans cette Rebel League ne pourront pas représenter le XV de la Rose en parallèle.
Le rugby, précurseur de la Super League ?