Il est partout. Depuis le début de saison, Ange Capuozzo est une machine à marquer des essais. Ce dimanche 7 décembre, contre les Sharks de Durban en Champions Cup, l’Italien a inscrit son sixième, septième et huitième essai de la saison, en six matchs. Surtout, il est allé dans l’en-but à chacune de ses apparitions sous le maillot rouge et noir, depuis le début de saison. Blessé dans un premier temps, l’ancien Grenoblois a réalisé un retour à la compétition probant. Il continue sur sa fabuleuse lancée.
Pour son premier essai en Champions Cup, cette saison, Ange Capuozzo attendait sagement sur son aile, puis Thomas Ramos lui adressait un caviar. L’Italien était à la réception et n’avait plus qu’à aller dans l’en-but (5ᵉ). À la 63ᵉ minute de jeu, il récidivait et résistait à trois défenseurs sud-africains pour allonger le bras et aplatir le cuir. Dans le money-time, il récupérait une passe osée de Dimitri Delibes, effaçait son vis-à-vis avec un par-dessus et plantait un triplé (71ᵉ).
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Capuozzo, le facteur X
Sur un match, le Toulousain montrait l’étendue de ses qualités. Il est un joueur capable de faire parler sa vitesse le long de la ligne, comme un pur ailier, mais l’Italien peut aussi outrepasser son rôle. Il viens au cœur du jeu, à se déplacer sur l’ensemble du terrain. Là où on a besoin de lui, quand on a besoin de lui. De plus, on a même tendance à oublier qu’Ange Capuozzo est initialement un numéro 15 et que ses relances peuvent se révéler létales pour ses adversaires. Il a aussi déjà été utilisé comme demi de mêlée, durant la longue blessure d’Antoine Dupont.
“J’imagine qu’il prend plus de plaisir à l’aile, en ayant du champ devant lui[…]. Puis, autour des rucks, c’est quelqu’un qui va vite, quelqu’un qui a du gaz, donc il peut faire mal aux défenses”, indiquait Thomas Ramos à Rugbyrama, au sujet de son coéquipier, fin mars.
Ensuite, l’arrière du XV de France livrait une observation plus complète du profil d’Ange Capuozzo : “C’est un joueur, du moment où il a de l’espace, du moment où il a le ballon dans les meilleures conditions, il fait avancer l’équipe. Il va très vite et aime aussi jouer les intervalles. C’est toujours plaisant d’avoir ce genre de joueurs sur les ailes plutôt que des mecs qui vont tout droit. En tout cas, moi, c’est ce que je préfère.”
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Sous contrat jusqu’en 2029, Ange Capuozzo fait les beaux jours du Stade Toulousain. Si l’on fait un pas en arrière, on constate qu’il n’y a pas que depuis le mois d’octobre qu’il prend de l’ampleur en Haute-Garonne. Sur les 17 matchs qu’il a joués avec les Rouge et Noir sur l’année 2025, il compte pas moins de 15 essais. Phénoménal, il est le meilleur marqueur du club sur cette même période.
En sélection aussi, Ange Capuozzo semble être d’un autre calibre. Avec sa sélection, il a souvent été déterminant lors des récents bons résultats de la Squadra Azzurra. En 31 sélections, il s'est offert pas moins de 16 essais. Là aussi, l’Italien s’est affirmé sur l’année 2025, avec quatre arrivées en Terre derrière la ligne adverse en huit rencontres internationales.
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Ambition retrouvée au Stade Toulousain
Depuis un peu plus d’un an, l’ailier polyvalent a réussi à trouver le mojo qui l’aide à briller, malgré ses pépins physiques qui restent récurrents. Âgé de 26 ans, Ange Capuozzo est arrivé dans la Ville rose en 2022. Pénalisé par de nombreux passages à l’infirmerie, il a joué 53 matchs sous les ordres d’Ugo Mola. Le feu-follet des Spet-Deniers a toujours répondu présent lorsqu’il était de nouveau apte, avec 32 essais inscrits chez les Rouge et Noir depuis son départ du FC Grenoble.
Après plusieurs titres glanés, il a accumulé de l’expérience et a acquis une bonne dose de maturité. “J’ai pris le temps d’apprendre et de digérer les changements, que ce soit la médiatisation ou l’exigence du haut niveau.[...] Travailler pour travailler n’est pas la solution. J’ai appris à m’écouter, mais pas trop”, expliquait-il à L’Équipe en décembre 2024.
Désormais, l’Italien semble placé sur des rails et préfère l’allure du TGV à celle du TER. Serial-marqueur, il veut être un élément décisif de la campagne toulousaine en Champions Cup. Pour cause, il ne compte même pas une dizaine de matchs dans cette compétition depuis son arrivée au club et il veut que ça change. Auprès d’un journaliste du Midi Olympique, le joueur livrait ses ambitions : “J’espère être au rendez-vous pour l’équipe dans les moments qui vont vraiment compter. Il y a un trophée à aller chercher au bout. C’est tôt pour en parler, mais il faut avoir cette ambition-là.”
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