XV DE FRANCE. Tournée en Nouvelle-Zélande : les Bleus entre rêve et casse-tête

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Dans un peu plus d’un mois, le XV de France s’attaquera à un Everest du rugby mondial : une tournée de trois tests face aux All Blacks, en terre néo-zélandaise. Un rendez-vous exceptionnel, placé sous le signe de l’ambition, mais aussi des équilibres à trouver. Entre la volonté de présenter la meilleure équipe possible et la nécessité de préserver les organismes, le staff tricolore devra faire des choix. Et les tractations sont en cours. CHAMPIONS CUP. Damian Penaud sera-t-il de la finale à Cardiff après sa blessure contre le Stade Toulousain ? Une tournée exceptionnelle qui pose des problèmes de calendrier Du 5 au 19 juillet, les Bleus affronteront à trois reprises la Nouvelle-Zélande, à Dunedin, Wellington puis Hamilton. Un défi que le président de la FFR, Florian Grill, interrogé par The Post, prend très au sérieux : « Nous aborderons cette tournée avec l’objectif de tout gagner. » Pas question de brader l’événement, malgré un calendrier déjà saturé pour les internationaux français. Si la tradition voulait que les joueurs ayant disputé la finale du Top 14 soient exemptés, cette année pourrait faire exception. Face à la pression néo-zélandaise - mais aussi à l’enthousiasme de certains cadres tricolores comme Romain Ntamack ou Grégory Alldritt - la Fédération a ouvert la porte. « Des exceptions sont possibles », reconnaît Florian Grill, tout en insistant sur un principe de précaution : préserver l’intégrité physique et mentale des joueurs à moyen et long terme. 🏉 "Je ferai ce que l'on me dit de faire", Bielle Biarrey s'est exprimé sur la tournée en 🇳🇿@PSaintAndre: "C'est un joueur exceptionnel, mais Alldritt, Ntamack, Ramos n'y ont jamais joué. Ce serait catastrophique que des mecs comme eux ne jouent jamais contre les All Blacks" pic.twitter.com/zVLTcoOTSL — Les Grandes Gueules du Sport - RMC (@GGsportRMC) April 20, 2025 Car emmener un joueur jusqu’au 20 juillet, c’est aussi lui demander de couper ensuite jusqu’à fin septembre, et donc de négocier avec son club. Un compromis difficile à trouver. L'avis du sélectionneur Fabien Galthié, de son côté, reste prudent. « Si c’est pour les perdre physiquement jusqu’en 2027, ça n’a aucun sens », tranche le sélectionneur. Il en appelle à un accord tripartite : joueur, club, sélection. Une forme de contrat moral, qui permettrait à certains cadres de disputer ces tests mythiques tout en s’offrant ensuite une vraie période de régénération. Mais encore faut-il que les clubs jouent le jeu. Et que les corps tiennent. Dans cette optique, chaque sélection sera millimétrée. Le staff des Bleus gèrera la forme physique, la charge de travail cumulée et les signaux de fatigue. L’idée : bâtir un groupe compétitif et cohérent, qui puisse résister à l’intensité néo-zélandaise, tout en préservant les forces vives du rugby français à l’horizon 2027. Côté All Blacks, on guette la liste tricolore avec impatience. Le sélectionneur Scott Robertson a prévenu : « On se prépare à affronter la meilleure France possible. » Le message est clair. Pour la Nouvelle-Zélande, une tournée contre des Bleus privés de leurs cadres n’a pas la même saveur. Et les dirigeants de la NZRU n’ont jamais caché leur frustration de voir l’équipe de France parfois remaniée en tournée estivale. Pour les Bleus, c’est aussi une question d’image. Un passage obligé pour continuer à exister sur la scène mondiale. Après la victoire dans le Tournoi des Six Nations, le XV de France a besoin de poursuivre dans ce cycle vertueux. Une tournée réussie en Nouvelle-Zélande pourrait envoyer un message fort. Encore faut-il aligner un XV capable de rivaliser. Alors que la liste sera connue dans les prochaines semaines, les supporters français retiennent leur souffle. Verront-ils les stars fouler les pelouses du pays au long nuage blanc ? Ou faudra-t-il composer avec une équipe bis, certes ambitieuse, mais moins clinquante ? La balle est dans le camp des clubs, des joueurs… et de la fédération.
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