Il ne s’y attendait pas. Et pourtant, cet été, c’est bien Joris Segonds qui a enfilé le maillot floqué du coq pour défier les All Blacks chez eux. Un baptême du feu costaud, dans un contexte relevé, mais que l’ouvreur de l’Aviron Bayonnais a relevé avec une certaine maitrise malgré les trois défaites. Alors, question simple : peut-il bousculer la hiérarchie à son poste, dominée par Jalibert, Ntamack… et Hastoy ?
Un été pas comme les autres
« Je ne m’attendais pas forcément à partir cet été », confie-t-il au Midi Olympique, encore surpris de cette cape inespérée. Lessivé par une saison harassante et une demi-finale perdue contre Toulouse (32-25), le Bayonnais pensait souffler. « On aurait dit des mecs marqués par la vie », lâche-t-il, à propos du vestiaire après ce match. Mais l’appel de la Nouvelle-Zélande a tout changé. « Le défi était trop excitant. »
Une tournée pleine de promesses
Face aux Blacks, Segonds n’a pas tremblé. S’il n’a pas tout révolutionné, il a montré du caractère, un jeu au pied précis, et une gestion sereine. De quoi séduire le staff tricolore. « Il (Fabien Galthié, NDLR.) m’a dit qu’il était très content de m’avoir vu jouer avec l’équipe de France… que ces sélections, je ne les avais pas volées. »Ce Tricolore a dit Non au Stade Toulousain : ''L’idée me plaisait, mais le projet était super concurrentiel''
Le message est clair : le sélectionneur ne l’a pas appelé pour faire le nombre. « Il m’a demandé de ne pas me poser trop de questions, de continuer comme ça en club et m’a finalement glissé que j’avais toujours une carte à jouer ». Des mots qui font plaisir et redonnent confiance même si le chemin vers la Coupe du monde 2027 est (très) loin d'être assuré. Seuls deux ouvreurs partiront à l'autre bout du monde. Mais le Basque doit se tenir prêt. Car aucun joueur n'est à l'abri d'une blessure.
Derrière les stars, mais devant la meute ?
À l’ouverture, la concurrence est féroce. Ntamack, tient toujours la corde, Jalibert est de plus en plus tranchant, tandis qu'Hastoy n'a pas dit son dernier mot… Et même Antoine Dupont, « un grand ouvreur quand il dépanne à ce poste », glisse Segonds, sourire en coin. Le Bayonnais aurait surtout pu citer son coéquipier au Stade Toulousain Thomas Ramos. Dont on a pensé qu'il pourrait même détrôner les habituels ouvreurs pour s'installer en 10 chez les Bleus. Lui préfère le poste d'arrière. Tant mieux pour Segonds qui a déjà bien assez de concurrence. Mais à force de croiser ces cadors chaque week-end, le Bayonnais progresse. « Tant mieux pour moi, ça me fait grandir. »
Bayonne comme terrain d’expression
Pas question, donc, de brûler les étapes. Segonds reste fidèle à son approche : « Je m’éclate à Bayonne, dans mon rugby comme dans la ville. » Sa demi-finale avec l’Aviron a été « un aboutissement », son été sous le maillot bleu une apothéose. Et la suite ? « Je continuerai sans me prendre la tête. On verra bien. »TOP 14. Une charnière 100 % Bleue et un arrière de feu : le XV rochelais pour 2025/2026 a de la gueuleUn état d’esprit sain, qui pourrait bien faire la différence. Une chose est sûre, c'est en performant avec l'Aviron Bayonnais en TOP 14 ainsi qu'en Champions Cup qu'il pourra marquer des points