Derrière Fin Smith, mais pas sans ambition
C’est désormais officiel : Anthony Belleau quittera Clermont en fin de saison pour rejoindre les Saints de Northampton. À 29 ans, l’ouvreur aux 12 sélections avec le XV de France a choisi de tenter l’expérience outre-Manche pour une saison, dans un club qui marche fort. Une décision mûrie et assumée : « C'est une expérience très courte mais qui peut être très enrichissante », explique-t-il dans L’Équipe.
À première vue, le défi est corsé : Belleau arrive dans une équipe où le poste d’ouvreur est solidement tenu par Fin Smith, actuel titulaire avec l’Angleterre et pièce maîtresse de Northampton. Mais l’ancien joueur de Toulon ne s’illusionne pas : « Il n'y a pas de débat. Pour moi, c'est l’un des meilleurs numéros dix en Europe ». Lucide, il y voit aussi l’occasion d’apprendre, sans se renier : « Je vais essayer de me greffer au mieux à cette équipe et de relever le défi. »
Un vrai rôle à jouer dans les doublons
Avec les absences à prévoir pendant les doublons et la sélection de Smith avec les Lions britanniques, Belleau pourrait bien tirer son épingle du jeu. « Ils m'ont expliqué que j’allais avoir un super rôle à jouer dans cette configuration », confie-t-il. Une manière d’exister autrement qu’en simple doublure, en apportant son expérience dans un effectif de très haut niveau.
Ce qui a aussi pesé dans la balance ? L’ADN de jeu des Saints. « J’ai aimé leur façon de voir le rugby quand on a échangé », explique Belleau. « On sent que l’équipe se régale. » Et pour cause : Northampton a été sacré champion d’Angleterre l’an dernier et s’est offert une finale de Champions Cup cette saison contre l'UBB, après un exploit majuscule face au Leinster.
Un pari à court terme… mais pas sans lendemain ?
Après trois saisons à l’ASM, marquées par des hauts, des bas et des blessures, l’international tricolore tourne temporairement la page du Top 14 avec sérénité. « Tout le monde y a trouvé son compte. Ça s’est fait naturellement », glisse-t-il, reconnaissant. Pas d’amertume, mais une envie d’autre chose.
Engagé pour une seule saison, Belleau reste ouvert à la suite : « Si ça fonctionne, il y aura peut-être plus. On verra bien. » Pas de plan de carrière figé, mais un projet cohérent, un bon feeling et une volonté d’évoluer. L’essentiel, finalement.
Anthony Belleau s’offre un nouveau défi dans l’un des championnats les plus rugueux d’Europe. À lui maintenant de montrer qu’à 29 ans, il a encore bien plus à donner que ce que certains imaginaient. Et peut-être d’écrire une deuxième partie de carrière plus riche que la première.