Trois matchs, zéro victoire, mais pas de naufrage. Le XV de France rentre de Nouvelle-Zélande la tête haute, même s’il aurait rêvé de mieux. Privé de ses cadres (Dupont, Alldritt, Ramos, Penaud, etc.), Fabien Galthié a fait le pari de la jeunesse et de la projection. Le bilan est sans appel : 0 sur 3. Mais le contenu, lui, raconte autre chose.
XV DE FRANCE. Guillard en patron, Barré dans le brouillard, qui a brillé lors du dernier test ?
Une tournée en deux temps
À Dunedin, les Bleus auraient pu frapper un grand coup. Un match accroché, quelques occasions gâchées, et des Blacks encore en rodage : l’exploit était à portée. Raté de peu (31-27). À Wellington, la marche était trop haute. Le pack français a pris l’eau, la rotation néo-zélandaise a fait le reste. Une vraie leçon (43-17).
À Hamilton, malgré l’usure, les Tricolores ont tenu tête une mi-temps. Mieux, ils ont mené. Jusqu’à cette action litigieuse juste avant la pause. Une passe douteuse, un essai encaissé, et la dynamique inversée. La suite ? Une deuxième mi-temps dominée par des All Blacks plus puissants, plus constants, plus réalistes.
🇳🇿🇫🇷 Les Bleus ont été courageux lors de ce 3e test, mais ce sont les All Blacks l'emportent ce soir à Hamilton.#NZLFRA #XVdeFrance pic.twitter.com/8BjdJxt7As
— France Rugby (@FranceRugby) July 19, 2025
300 plaquages et des regrets
La défense française n’a jamais rompu mentalement. Elle a même flirté avec l’héroïsme, comme en témoignent les 297 plaquages réalisés lors du troisième test. Mais quand tu passes 88 % du temps dans ton camp sur les dix dernières minutes, tu finis par céder. Trop de fautes, trop peu de munitions, et une conquête trop fragile pour espérer renverser le géant.
2️⃣1️⃣ placages réussi dans cette première mi-temps pour notre 3e ligne Alexandre Fischer 🤯💪#NZLFRA #XVdeFrance pic.twitter.com/r3crYomwg7
— France Rugby (@FranceRugby) July 19, 2025
Fabien Galthié a préféré saluer l’attitude de ses troupes : « Ils ont cru en eux jusqu’à la fin. » Sans se cacher non plus : « Il manquait des points, de la précision, de la maîtrise. »
Guillard, Le Garrec, Attissogbe : les bonnes pioches
S’il faut retenir quelque chose, c’est peut-être la confirmation de certains profils. Mickaël Guillard, repositionné en numéro 8, a été monstrueux d’impact. Nolann Le Garrec, de plus en plus patron dans l’animation, a montré qu’il pouvait assumer un rôle important. Et Théo Attissogbe, 20 ans, a été menaçant sur chacun de ses ballons, en plus d'être propre dans les airs.
Autour d’eux, d’autres ont marqué des points : Joshua Brennan devant, Émilien Gailleton en catalyseur derrière, Gaël Fickou en capitaine exemplaire. En somme, une relève qui ne demande qu’à grandir.
Un vivier, mais pas encore un banc
Ce que cette tournée dit aussi, c’est que le vivier existe… mais que l’écart entre l’équipe A et ses doublures est encore réel. Sans ses têtes d’affiche, la France peut rivaliser. Mais battre les Blacks chez eux, sur trois tests, demande plus que de la vaillance. Il faut de l’expérience et des automatismes. Et ça ne s'invente pas
Galthié ne s’est pas prêté au jeu du "et si" concernant l’absence des cadres. « Ce n’est pas le moment", a-t-il tranché. "Il faut respecter ceux qui se sont battus pendant cinq semaines. »
2027 en ligne de mire
Prochaine étape : tourner la page et en tirer des enseignements. Car dans deux ans, en Australie, une autre Coupe du monde attend. Et peut-être que certains visages croisés en Nouvelle-Zélande auront un rôle à jouer.